Préparer aux métiers de demain
Quels seront les métiers et formations de demain dans le Parc du Haut-Jura ? Dans un contexte de changements globaux qui interrogent l’activité dans le Haut-Jura, cette question se pose. Le Parc vient d’achever une étude portant sur le développement de formations aux métiers de demain, à l’échelle de son territoire.
La nécessité d’adapter les modèles économiques et les métiers
Les filières économiques de la montagne du Jura font face à des problématiques communes, liées aux changements globaux (changement climatique, transition écologique, effondrement de la biodiversité…). Les nombreux effets qu’ils entraînent sur ces activités impliquent leur transformation. Ainsi, la clé de la pérennité et résilience de ces métiers est nécessairement leur évolution.
Les acteurs économiques locaux doivent donc gérer un double enjeu. Ils doivent adapter leur modèle, mais aussi parfois pallier les difficultés de recrutement. En effet, la transformation de ces métiers demande qu’il y ait sur le marché de l’emploi suffisamment de candidats avec des profils adéquats. Pour cela, l’offre de formation locale doit être suffisante et adaptée.
Diagnostic de l’emploi et de la formation sur le Haut-Jura
L’étude s’est attachée à décrire l’état de l’emploi (par secteurs d’activités, tendances d’évolution, enjeux, géographie…) et de la formation (voies générales et professionnelles, géographie…) à l’échelle du territoire du Parc.
Une analyse plus poussée a été réalisée sur trois filières à enjeux. Il s’agit des plus représentatives du Haut-Jura, mais aussi des plus concernées par les changements globaux : forêt-bois, agriculture et tourisme.
Chacune de ces filières a fait l’objet d’un diagnostic (atouts, faiblesses, opportunités, menaces). Celui-ci a permis d’objectiver les risques, face au changement climatique par exemple, et d’envisager des adaptations possibles.
Enfin, une réflexion autour de la structuration de l’offre de formation du Parc a été menée, pour définir et formaliser sa stratégie dans ce domaine en envisageant collaborations et partenariats avec les acteurs de l’éducation.
Filière forêt-bois
Avec 1 200 équivalents temps-plein, la filière forêt bois représente 3 % des emplois à l’échelle du territoire du Parc. Elle inclut les métiers de la sylviculture, de sciage du travail et du transport du bois, de la construction, du papier et du carton, des meubles, du commerce, etc.
Cette filière, pourtant historique et indispensable, souffre d’une faible attractivité et peine à recruter.
Filière agricole
Les 677 ETP que représentent les métiers de l’agriculture (élevages bovins, caprins, ovins, équins ; polyculture) sont représentés à 63 % par l’élevage de vaches laitières. Les 4 AOP (Bleu de Gex, Comté, Mont d’Or et Morbier) présentes sur le territoire pourraient subir l’impact du changement climatique : baisse de la ressource en eau et de la qualité du fourrage, contraintes liées à la santé des animaux, conditions de travail plus difficiles…
Filière touristique
Le tourisme représente, comme les métiers du bois et de la forêt, environ 3 % des emplois locaux. Cela inclut les métiers de l’hébergement, des sports et loisirs, de la restauration, du patrimoine et de la culture, du commerce et de l’artisanat, etc. En 2022, sur le territoire du Parc, le tourisme a représenté 39 millions de nuitées, réparties entre l’été et l’hiver. La baisse de l’enneigement est un facteur majeur dans l’évolution des métiers de ce secteur.
Préparer le territoire aux métiers de demain
La préparation aux métiers de demain est l’une des 19 mesures qui seront proposées dans la prochaine Charte du Parc. Pour répondre aux enjeux des changements globaux, trois axes de travail ont été identifiés :
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Certaines activités professionnelles sont déjà vertueuses, intégrées à leur environnement naturel et social et, par nature, résilientes. Les valoriser pourra leur permettre de perdurer ; la menace d’un manque d’attrait pour de nouveaux candidats restant présente.
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Certains métiers, dits à risque, devront impérativement intégrer des modifications pour pouvoir continuer à exister, et assurer leur résilience face à la principale préoccupation : le changement climatique.
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Les profonds changements environnementaux et sociétaux des années à venir (court comme moyen terme) verront l’apparition de nouveaux métiers. Un travail prospectif d’identification des métiers est nécessaire, comme la recherche sur les possibilités du numérique et des nouvelles technologies, sans pour autant oublier l’intégration à ces métiers d’une vision d’ensemble des environnements naturels et sociétaux.