Comprendre les pollutions de la Bienne
Depuis le début des années 2010, des épisodes récurrents de mortalité massive des poissons sont enregistrés dans la Bienne. Ils témoignent d’une dégradation progressive de l’ensemble de l’écosystème de la rivière. Pourtant les collectivités en charge de l’assainissement, les entreprises industrielles et artisanales ou encore les agriculteurs ont mené d’importants travaux. Alors pourquoi ces mortalités ? D’où proviennent les pollutions de la Bienne ?
Une étude scientifique pour mieux comprendre les pollutions sédimentaires de la Bienne
Le Parc du Haut-Jura est fortement engagé sur la question de la qualité de l’eau des rivières de son territoire, et de la Bienne en particulier. Il a souhaité étudier une hypothèse jusqu’alors inexplorée : celle de la remobilisation par la rivière de pollutions anciennes. Une étude scientifique a ainsi été confiée à Coopétic-Recherche, Institut Anthropo-Crisis. L’objectif était de déterminer les polluants présents dans les sédiments et dans l’eau de la rivière. Mais il s’agissait aussi de localiser leur trajectoire spatiale et temporelle.
Sept stations de suivi ont ainsi été mises en place entre Morez et Dortan sur la période 2018-2020. Des centaines d’échantillons ont été prélevés dans l’eau et les sédiments des berges de la rivière.
Ces milliers de données ont permis de déterminer :
- Qu’il existe des stocks de polluants au niveau des sédiments des berges, hérités des activités industrielles anciennes. Ils sont remobilisés par la rivière au gré des crues et ont un impact sur les organismes aquatiques ;
- Que des rejets actuels sont aussi à l’origine de la présence de substances toxiques dans l’eau de la Bienne. Ces pollutions actuelles ont également un fort effet sur les organismes aquatiques, notamment pendant les périodes d’étiage (plus bas niveau d’eau).
La situation de la Bienne est grave. Cependant des solutions peuvent être mises en œuvre pour limiter l’effet de ces pollutions. Il est essentiel de préserver la biodiversité sur les portions encore préservées. Il est aussi possible d’agir en restaurant un bon fonctionnement hydro-sédimentaire de la rivière. Mais il faut en parallèle diminuer des rejets actuels de substances toxiques et poursuivre l’amélioration de la connaissance, notamment au niveau des sources diffuses.
Des Assises pour la Bienne
Pour répondre à la nécessaire préservation du patrimoine naturel que constitue la Bienne, l’État a réuni autour de la table différents acteurs impliqués. Cette rencontre, “les Assises de la Bienne” s’est tenue le 26 mars à Prémanon. Elles ont constitué un préalable indispensable pour responsabiliser les acteurs (élus, associations, organismes publics…), partager un diagnostic commun mais surtout se mettre en action pour sauver la Bienne.
Les ateliers de travail ont permis de rédiger un Livre blanc. Il recueille les actions à mettre en place et les intentions des collectivités pour une évolution positive de la qualité des eaux de la Bienne. Depuis cette étude, le Parc du Haut-Jura a mis en place de nombreuses opérations. L’action Cap rivières saines, la restauration du bon fonctionnement de la Bienne sur les sites de Jeurre et Lavancia en sont de parfaits exemples.