Histoire du Parc

Le Parc naturel régional du Haut-Jura est né en 1986 après de nombreuses années de travail des élus, professionnels et forces vives du territoire. A cette époque, la désertification des campagnes était la priorité majeure. Quarante ans après c’est le changement climatique qui préoccupe le territoire et guide lécriture de la 4ème Charte du Parc.

Les Chartes successives

La première Charte : 1986-1996 (1998)

Elle s’articulait autour de 4 orientations :

  • Soutien au développement harmonieux des activités économiques,
  • Mise en place d’une image de marque spécifique du Haut-Jura,
  • Conservation, mise en valeur et gestion des patrimoines naturel et culturel,
  • Assistance technique aux conseils, aux associations et aux particuliers.

Sur le contenu des actions, il a pu être noté que le Parc avait joué un rôle majeur à travers la protection de milieux naturels, la gestion de l’eau, l’aménagement de nombreux sites, la modernisation des hébergements touristiques, le balisage, l’équipement et la promotion de centaines de kilomètres de sentiers de randonnée, la mobilisation des propriétaires forestiers, le soutien aux activités économiques locales et l’organisation de l’intercommunalité.

La deuxième Charte : 1998-2008 (2010)

Elle se déclinait en 5 vocations pour un Haut-Jura :

  • Terre de nature : vocation regroupant les politiques en faveur des milieux naturels et de l’eau,
  • Terre rurale : vocation détaillant les politiques dans les domaines de l’agriculture, de la forêt, des paysages, du patrimoine bâti, du commerce et des services,
  • Terre de savoir-faire, vocation explicitant les politiques en matière de savoir-faire artisanaux et de maîtrise des impacts environnementaux des entreprises,
  • Terre d’accueil, vocation développant les politiques en faveur d’un tourisme de nature et de culture,
  • Terre de cohérence, vocation visant à assurer les objectifs de cohérence démocratique, territoriale et institutionnelle.

On retient du bilan d’actions du Parc sur cette décennie les éléments forts suivants :

    • 36% du territoire est classé en Natura 2000 ;
    • La connaissance de la biodiversité a fait l’objet de nombreuses études généralement ponctuelles, par espèce ou par milieu, mises à profit dans un objectif de gestion : gestion des tourbières, gestion des pelouses sèches, mise en place d’un troupeau itinérant de chevaux rustiques,… ;
    • Enfin, le Parc est désormais en charge de la gestion de l’eau sur l’ensemble des bassins versants du territoire, par délégation de compétence des Communautés de communes, par convention avec les communes et les communautés de communes, et mène avec l’Agence de l’Eau un travail précis, entreprise par entreprise, de maîtrise des risques de pollution des eaux.
    • Le Parc a mis en oeuvre de nombreuses actions en faveur de l’agriculture et des produits fromagers (Route des fromages, expositions, salons);
    • Il s’est investi en faveur de la forêt (gestion en futaie jardinée, orientations sylvicoles tenant compte des milieux à tétraonidés, et des paysages (chartes paysagères, dégagements paysagers sur sites et le long des routes…);
    • Enfin une de ses actions majeures a visé la mise en valeur du patrimoine bâti (couverture de l’inventaire, valorisation des matériaux locaux, rénovation de façades, guides techniques) et plus récemment une implication dans les constructions contemporaines respectueuses de l’environnement.
  • Le Parc a développé l’attribution de la Marque Parc, initié des opérations collectives de valorisation et de promotion des savoir-faire artisanaux (Route des savoir-faire, Atelier des savoir-faire, salons, formations/chantiers-écoles…), encouragé les démarches de management environnemental dans les entreprises, couvert la quasi-totalité des intercommunalités en matière de règlements sur les enseignes et la publicité, développé les démarches de qualité des zones d’activités.

    • Le Parc a mis en réseau les offices de tourisme du territoire dans le cadre d’un office de pôle de compétences, couvert l’ensemble du territoire en matière de sentiers de randonnée, développé les différentes formes de randonnée (pédestre, VTT, raquettes,…) et créé de nombreux sentiers ou circuits à thème (eau, forêt, paysage, neige, tournerie, émail,…);
    • Il a piloté des programmes de valorisation touristique (Grandes Traversées du Jura, Ligne des hirondelles), aménagé des sites touristiques (Borne au Lion, Pré-Poncet,…);
    • Il a construit la nouvelle Maison du Parc, en démarche HQE, avec ses espaces d’accueil du public (muséographie/scénographie).
  • Il est devenu un acteur national reconnu sur la question de la musique et du son, au travers des concerts en sites sonores, des expositions sur le son, des masterclasses pour les écoles de musique en partenariat avec les festivals locaux, ou encore de sa présence à l’exposition décennale (98-08) sur le son à la Vilette à Paris

    • Il a développé de nombreux outils de communication (Journal du Parc, site internet, conférences, …), amplifié son action dans les médias locaux et nationaux, mis en oeuvre une politique importante de sensibilisation des jeunes (scolaires d’abord, puis collèges et lycées ensuite) mais aussi des habitants ou des touristes (animations estivales) et conçu de nombreux outils pédagogiques pour les enseignants;
    • Il accompagne les communes dans l’élaboration de leurs documents d’urbanisme (PLU, SCoT) et a initié les premières démarches en faveur d’un urbanisme de qualité;
    • Il a conduit de nombreux programmes de développement pluriannuels (Leader2, Leader+, Leader, Life…) et mené plusieurs projets de coopération transnationale, transfrontaliers ou interterritoriaux, qui ont fait la réputation du Haut-Jura en tant que territoire de projets.
  • Les communes qui n’avaient pas adhéré en 1998 ont toutes intégré le Syndicat mixte par la suite. Les intercommunalités ont adhéré au Parc en 2003 (un des tout premiers cas en France) et le périmètre du Parc s’est calqué sur leurs périmètres sauf dans l’Ain (pour des motifs géographiques). Enfin, le Parc s’est vu confier en 2001 le pilotage du Pays du Haut-Jura par les communautés de communes jurassiennes qui le composent, ce qui constitue une spécificité dans les Parcs français.

La troisième Charte en cours : 2010-2025

La nouvelle Charte « Horizon 2022 » s’inscrit dans la continuité. Mais elle comporte aussi des orientations plus fortement affirmées en matière d’urbanisme, de culture notamment et des ambitions nouvelles. Le changement climatique n’était pas en 1998, date d’élaboration de la précédente Charte, un sujet de préoccupation crucial. Pour répondre à ces nouvelles orientations, dans un souci de transversalité, le Parc a choisi de structurer la Charte 2010-2025 autour de 3 vocations et 11 axes :

  • Vocation 1 : un territoire construit, vivant et animé ensemble,
  • Vocation 2 : un territoire responsable de son environnement,
  • Vocation 3 : un territoire qui donne de la valeur à son économie.

La quatrième Charte en cours d’écriture :

La Charte actuelle arrivant à son terme, le Parc naturel régional du Haut-Jura a engagé dès 2022 sa révision. Réviser la Charte consiste à construire de manière concertée un nouveau projet pour la montagne jurassienne.